Laurent STEFANINI

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 « Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! »

 

Le parfum mène à la poésie. Lamartine l’évoque souvent dans ses Méditations.

Le parfum contribue à l’enchantement du monde, à le rendre plus raffiné, plus élégant, en un mot plus vivable. L’art du parfumeur est un humanisme.

C’est aussi un ensemble de savoir-faire et de gestes, pour certains millénaires. Honneur à ceux qui les conservent, qui maintiennent un ensemble de traditions et un patrimoine, menacé par l’abandon des matières premières naturelles nobles et les visées strictement mercantiles et productivistes.

Nulle part autant qu’en Pays de Grasse le patrimoine lié au parfum n’est aussi bien préservé. Il couvre toute la chaîne de création d’un parfum, depuis la culture des plantes. Il faut avoir été à l’aube cueillir le jasmin ou la rose dans les champs. Le nectar est ensuite extrait par des opérations multiples et délicates puis les assemblages ont lieu.

Malgré sa valeur, ce patrimoine est menacé. Les champs de plantes à parfum se font plus rares, menacés par l’urbanisation, les métiers traditionnels disparaissent.  Cette démarche de candidature au Patrimoine de l’Humanité formidablement fédératrice vient à son secours, comme elle vient, d’une manière indirecte, au secours d’un nombre considérable de petits producteurs à travers le monde, formés souvent par des grassois.

Voilà pourquoi ce patrimoine culturel doit être protégé et pourquoi je suis fier, en tant qu’ambassadeur de France auprès de l’UNESCO, de porter la candidature des savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse. C’est l’âme d’un terroir et de ses habitants, le cœur d’un patrimoine immatériel qui est en jeu.

 

Laurent Stéfanini

Ambassadeur de France auprès de l’UNESCO

Ambassadeur de France auprès de l’UNESCO